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l’ignorais, la trahison déclarée de Rao me l’aurait appris ce soir ; en sorte que je ne puis pas vous aider beaucoup dans vos recherches. Je crains même que mon amitié ne vous nuise auprès des anglais.

— Seigneur Holkar, dit le capitaine, ne vous occupez ni de moi ni des Anglais. Si le colonel Barclay me traite autrement qu’en ami, fût-il au milieu de trente régiments, il apprendra de quelle pesanteur est ma main quand elle frappe. N’ayez donc aucun souci de moi ; peut-être, au contraire, pourrai-je vous servir et faire votre paix…

— Faire ma paix avec ces barbares ! s’écria Holkar dont les yeux brillèrent de fureur. Ils ont tué mon père et mes deux frères ; ils ont pris la moitié de mes États et pillé l’autre ; par le resplendissant Indra, dont le char traverse le firmament et porte la lumière aux extrémités les plus reculées de l’univers, s’il ne fallait que donner mes trésors et ma vie pour jeter le dernier de ces barbares roux au fond de la mer, je n’hésiterais pas une minute ; oui, je le jure, et j’irais dès aujourd’hui rejoindre comme mes aïeux la Substance éternelle et incorruptible.

— Et tu me laisserais seule sur la terre ! interrompit la belle Sita avec un accent de doux reproche.

— Ah ! pardonne, mon enfant chérie, dit le