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Cependant Holkar se tenait toujours sur la défensive.

« Qui êtes-vous ? demanda-t-il avec hauteur. Comment avez-vous pénétré jusqu’ici ? Suis-je déjà trahi par mes propres esclaves et livré aux Anglais ?

— Seigneur, répliqua Corcoran d’un ton doux, vous n’êtes pas trahi ; et s’il est une chose dont je remercie Dieu, après la bonté qu’il a eue de me faire Breton et de m’appeler Corcoran, c’est surtout de ne m’avoir pas fait Anglais. »

Holkar, sans lui répondre, prit un petit marteau d’argent et frappa sur un gong.

Personne ne parut.

« Seigneur Holkar, dit Corcoran en souriant, personne n’est à portée de vous entendre. À la vue de Louison, tout le monde a pris la fuite. Mais rassurez-vous. Louison est une fille bien élevée et qui sait se conduire… Et maintenant, seigneur, quelle trahison craignez-vous ?

— Si vous n’êtes pas Anglais, répliqua Holkar, qui êtes-vous et d’où venez-vous ?

— Seigneur, dit Corcoran, il y a dans ce vaste univers deux espèces d’hommes, ou, si vous le voulez, deux races principales, — sans compter la vôtre, — c’est le Français et l’Anglais, qui sont l’un à l’autre ce que le dogue est au loup, ce que le tigre est au buffle, ce que la panthère est au