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savait depuis longtemps que les Anglais voulaient le dépouiller, et il se désespérait en songeant à l’avenir de sa fille. Résigné pour lui-même à la volonté de Brahma, prêt à rentrer dans le grand Être et à retrouver la « Substance Éternelle, » il ne pouvait se résoudre à laisser Sita sans appui.

« Que la volonté de Brahma s’accomplisse ! » dit-il enfin en répondant à sa pensée intérieure.

« Mon père, dit la belle Sita, à quoi songez-vous ? »

On chercherait vainement entre le cap Comorin et les monts Himalaya une jeune fille plus charmante que Sita. Elle était droite comme un palmier, et ses yeux étaient comme la fleur du lotus. De plus, elle avait quinze ans à peine, ce qui est, dans l’Inde, l’âge de la suprême beauté.

« Je pense, dit Holkar, que maudit est le jour où je t’ai vue naître, toi, la joie de mes yeux et mon dernier amour sur la terre, puisque je vais mourir en te laissant aux mains de ces barbares roux !

— Mais, dit Sita, n’avez-vous aucun espoir de vaincre ?

— Et quand j’aurais cet espoir, crois-tu que je pourrais le donner à mes soldats ? La vue seule de ces hommes impurs, qui dévorent la vache sacrée et qui se repaissent de viande crue et de sang,