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étendit le bras pour le ressaisir, mais au moment où il le touchait, une gueule effroyable et qui semblait appartenir à quelque tronc d’arbre flottant sur l’eau se referma sur sa main, la saisit et l’entraîna au fond de l’eau.

Cette gueule était celle d’un caïman qui n’avait pas déjeuné.

On fit d’inutiles efforts pour repêcher Mackintosh et pour le venger ; mais la Providence se chargea de châtier le meurtrier.

La longue-vue de l’Écossais pendait en bandoulière sur sa poitrine. Soit que le caïman fut trop vorace ou trop affamé pour bien distinguer ce qu’il avalait, la longue-vue de Mackintosh se mit, à ce qu’il paraît, en travers du gosier de l’amphibie, de manière qu’il ne put ni avaler tout à fait cet infortuné jeune homme, ni remonter du fond de l’eau à la surface pour respirer plus à l’aise, et qu’il mourut victime de sa gloutonnerie. On le retrouva quelques jours après noyé, étendu sur le rivage, et n’ayant pas lâché Mackintosh.

« Monsieur, interrompit le président de l’Académie, il me semble que vous vous écartez sensiblement de votre sujet ; vous nous aviez promis de nous donner l’histoire de Louison et non pas celle de la longue-vue de monsieur Mackintosh.

— Monsieur le président, répliqua Corcoran avec déférence, je reviens à Louison. »