— Oh ! oh ! dit le gentleman étonné. Miss Belinda Charters ! quelle est cette beauté nouvelle dont je n’ai jamais entendu parler ?
— Cher monsieur, dit Corcoran, cela n’est pas étonnant. M. William Charters est un gentleman qui a amassé en Australie, dans le commerce de la laine et de la poudre d’or, soixante-quinze ou quatre-vingts millions de francs et qui…
— Soixante-quinze ou quatre-vingts millions ! s’écria le gentleman bavard et curieux. C’est une jolie somme !
— Oui, ajouta le Breton, et vous concevez que miss Belinda Charters, qui d’ailleurs est la beauté même, ne manque pas de soupirants ! Au revoir, messieurs… »
Et il allait s’éloigner avec Sita et Louison, lorsque le gentleman le rappela.
« Monsieur, excusez, je vous prie, mon indiscrétion ; mais je dois vous avertir que vous êtes en pays ennemi, et que vous hasardez beaucoup en suivant cette route.
— Je vous remercie de cet avis, monsieur.
— Les éclaireurs d’Holkar battent la campagne, et vous pourriez être enlevé par eux.
— Ah ! ah ! En vérité ! Eh bien, je serai prudent. »
Et Corcoran allait continuer sa route ; mais l’Anglais, qui paraissait décidé à ne pas le lâcher