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À cette vue chacun mit la main à ses armes, mais Corcoran rassura tout le monde :

« Eh ! n’ayez peur de rien, dit-il, c’est ma chère Louison… C’est vous, mademoiselle, ajouta-t-il en la regardant d’un air qu’il voulait rendre sévère, que venez-vous faire ici ? »

Louison ne répondit pas, mais remua la queue d’une manière très-significative.

« Oui, je le vois bien… vous vous ennuyiez au palais… mademoiselle voulait chasser le rhinocéros. Eh bien ! à bas, Louison, je n’aime pas ces manières si familières quand on est en faute… n’est-ce pas ?… oui, je le lis dans vos yeux… Voyons, venez avec moi, suivez la chasse, soyez sage, et tâchez de n’effrayer personne. »

Ravie de cette permission et d’un accueil si favorable, Louison ne tarda pas à se faire pardonner son arrivée subite, et devint en peu de temps l’amie intime de toute l’escorte d’Holkar, bêtes et gens, ou du moins personne n’osa lui témoigner le plaisir qu’on aurait eu d’apprendre qu’elle était enfermée dans une bonne et solide cage, à quinze cents lieues marines de Bhagavapour.

Bientôt après, les cris des rabatteurs annoncèrent qu’on avait retrouvé la piste du rhinocéros, et qu’il allait déboucher bientôt par un sentier à l’entrée duquel se trouvaient plusieurs des chasseurs, et entre autres Holkar et le capitaine Corcoran.