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infime qu’ils occupaient pour s’élever jusqu’à la suprême magistrature de leur pays ? Pourquoi cela s’est il vu plutôt chez nos voisins que dans les pays trans-océaniques ? Par ce que leur travail mieux rétribué leur permettait de se consacrer à l’étude et même de faire un cours collégial. Tels de nos compatriotes aux États-Unis sont devenus avocats, notaires ou médecins, grâce à ce que leur travail manuel bien rétribué, leur a permis de faire des épargnes qu’ils ont consacrées à leur instruction. Après une génération ou deux, les exceptions seront devenues la règle générale. Alors on ne se plaindra pas comme aujourd’hui que « la bonne société » est rare. Ne vous imaginez pas que l’opération soit lente. La soudaineté des transformations sociales individuelles donne une juste idée de la spontanéité d’une transformation générale. Ceux-là mêmes qui aideront la transformation auront l’occasion de jouir de la haute situation sociale et intellectuelle qu’elle devra produire.

Me fera-t-on observer que l’exemple des États-Unis, s’il prouve ce que la prospérité des classes ouvrières peut produire de bons résultats, démontre aussi l’inutilité de mon système, puisque cette prospérité y existe sans lui. Au contraire, ce qui prouve bien la grande supériorité de ma proposition sur le système du salaire, c’est que, aux États-Unis où ce système a été le mieux appliqué, le système de l’association du capital et du travail y est jugé si supérieur, qu’on veut à tout prix renoncer au système du salaire pour adopter le système de l’association. Or, aux États-Unis on ne rétrograde pas. Chaque démarche industrielle et sociale y est un pas ferme et positif vers la fraternité pratique et le bien-être général.