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peuple y porte la main avec fermeté, et dans ce cas-ci, avec menace même. Je souhaite bien aussi du plus profond de mon âme, que la France en reste aux châtiments qu’elle a déjà éprouvés et qui auraient dû lui être épargnés, si la malice des uns n’avait pas outre-passé les griefs de la masse. Mais qui avait suscité cette malice, qui en a provoqué l’explosion, qui, d’êtres humains, avait fait des hyènes féroces, des barbares sans noms : sinon la tyrannie, la rapacité et l’insolence du capital et de la bourgeoisie ? S’il y a eu en France quelque chose de plus barbare que les excès de bandes de prétendus communistes, c’est la bourgeoisie : avant la commune, et pendant des siècles, elle a tenu le travailleur dans un état d’asservissement et de misère, et a causé de la sorte plus de morts, plus de ruines, plus de méfaits que toutes les communes n’en causeront jamais. Qu’est-ce qu’il y a eu de plus cruel que la commune pendant la guerre, de plus impitoyable que le gouvernement de la commune, après la paix, sinon le gouvernement de la bourgeoisie ? Tel est le cercle vicieux, effrayant, le remous magnétique, inextricable, où la société du 19me siècle s’est placée en s’aliénant le travail par son exploitation tyrannique, insatiable, affreusement matérielle et païenne.

Mais si les nations européennes courrent risque d’être dévorées par leurs propres enfants, faut-il qu’il en soit ainsi de la nôtre ! — Oui ! —

Alors, à l’œuvre ! créez une industrie factice, donnez-en le monopole au capital, aliénez-vous le travailleur, et la révolution que vous n’avez pu produire malgré tous vos efforts en privant le peuple de travail, vous la précipiterez cette révolution en peu de temps, en donnant au peuple