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louables qui, au moyen des écoles déguénillées (« ragged schools » : quel honneur pour un système social d’en être réduit à de telles expressions pour appeler les choses par leur nom !) et de maisons de refuge et d’industrie, réussissent à peine à diminuer le nombre des misérables et l’intensité de leurs souffrances morales et physiques. La plus grande partie de l’émigration qui nous vient de Londres est préalablement formée et organisée par ces associations louables. »

L’écrivain transporte ensuite le lecteur dans les quartiers aristocratiques, par le chemin de fer souterrain qui fait le tour de Londres. Ce n’est plus le même pays ; on se dirait même dans un autre monde. Les maisons sont grandes, détachées, entourées de parterres et de jardins. Chacune de ces maisons est habitée par une seule famille, et seulement pendant quelques mois de l’année. Cette page véridique et précise mérite d’être citée textuellement :

« Si nous regardons à l’espace où un paria de la partie Est de Londres est forcé de respirer et vivre, et le comparons à l’espace dont jouit le Nabab de Park Row ou de Belgrave Square, le contraste est presque inconcevable. Celui-là a un cinquième d’une chambre de quinze pieds carrés, sans droit à aucune autre partie de la maison. Le cinquième est tout ce que la pauvre créature a pour se tenir debout, s’asseoir, manger et se coucher dans ce vaste monde. Au dehors est une cour étroite et sale, de quatre pieds de large sur environ deux cents pieds de longueur, où le soleil ne luit jamais, et remplie de pauvres misérables à moitié affamés comme lui-même — cette cour ayant une population, probablement, de cinq à six cents personnes ! Or toute cette cour avec ses foules, ne contient pas autant