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faire toujours traire les vaches aussi près de la laiterie que possible, afin de n’avoir pas besoin de transporter le lait, et qu’il ne se trouve pas agité et refroidi avant d’être mis dans les terrines ; et puisqu’il est très préjudiciable aux vaches de faire beaucoup de chemin, il sera très avantageux que les principaux pâturages soient aussi près que possible de la laiterie. Sous ce rapport, la méthode de nourrir les vaches au toit est infiniment supérieure à celle de les faire paître dans les champs.

Secondement. L’habitude de mettre le lait de toutes les vaches d’une laiterie importante dans un même vase, à mesure que l’on trait, et de le verser de ce grand vase dans les terrines, est une chose très préjudiciable, à cause de la perte de crême occasionée par l’agitation et le refroidissement, mais surtout en ce que cela empêche le propriétaire de la laiterie de distinguer les bonnes vaches à lait des mauvaises, et de connaître au juste le profit qu’il peut tirer de chacune d’elles, précaution sans laquelle les produits de sa laiterie peuvent être altérés pendant plusieurs années de suite par une seule mauvaise vache sans qu’il puisse s’en apercevoir. Il serait beaucoup mieux de mettre le lait de chaque vache, aussitôt que possible après qu’il est trait, dans des terrines particulières, sans qu’il y ait eu de mélange ; et si ces vases étaient d’une grandeur convenable pour que chacun pût contenir toute la traite d’une vache, cela mettrait la personne qui s’occupe de la laiterie à même de connaître sans peine la quantité de lait que donne chaque vache tous les jours, ainsi que la qualité du lait ; et si le lait de chaque vache était toujours placé au même endroit de la planche, avec son nom écrit dessous, il serait de cette manière très facile de savoir de quelles vaches il est de l’intérêt du propriétaire de se défaire et celles qu’il doit garder pour sa laiterie.

Troisièmement. Si l’on veut parvenir à faire du beurre