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même raison, quand une vache est très sensible ou fantasque, il faut la traiter avec le plus grande douceur, et non pas avec dureté ou sévérité. S’il arrive que le pis d’une vache devienne dur et douloureux, il faut le bassiner doucement avec de l’eau tiède, et le caresser avec la main : par ce simple moyen, on remettra la vache en bonne disposition, et elle laissera volontiers couler son lait. Enfin, il arrive quelquefois que les mamelles d’une vache se fendent, et qu’il y vient du mal : comme dans ce cas le lait qu’elles donnent est mauvais et corrompu, il faut bien se garder de le mêler au bon lait. On doit le donner de suite aux cochons, sans même l’entrer dans la laiterie ; car s’il y séjournait, il y corrompait l’air, et gâterait le reste du lait[1].


CHAPITRE V.

Règles générales sur la manière de disposer le lait dans la laiterie pour faire du beurre.


Parmi les règles à suivre pour bien gouverner une laiterie, on doit faire une attention particulière à celles contenues dans ce chapitre. La forme de maximes nous a paru la plus convenable, en ce qu’on retrouve plus aisément celles que l’on cherche et qu’elles se gravent mieux dans la mémoire.

Première maxime.

« Quand on trait une vache, le lait qui sort le premier est toujours plus clair et moins bon pour faire du

  1. Voyez, à ce sujet, Instruction sur la manière de conduire et gouverner les vaches laitières, imprimée par ordre du Gouvernement ; par MM. Chabert et Huzard, troisième édition. Voyez aussi Manuel du Bouvier, par Robinet.