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à dire de très bonne heure, le matin, à midi, et un peu avant la nuit ; car un fait important confirmé par l’expérience de presque toutes les fermières de l’Écosse, c’est que les vaches, quand on les trait trois fois en vingt-quatre heures, donnent plus de lait[1] et d’une qualité aussi bonne, si ce n’est meilleure, que lorsqu’on suit la méthode ordinaire de traire seulement, une fois le matin et une fois le soir.

L’importance des produits de la laiterie dépendra cependant en grande partie de l’adresse et de la fidélité de la personne chargée de traire les vaches. C’est pour cela que nous conseillons aux propriétaires : de laiteries de ne pas s’en rapporter entièrement à leurs domestiques, mais de voir souvent par eux-mêmes si l’on trait bien les vaches[2] ; car si l’on n’a pas soin de tirer chaque fois tout le lait qu’une vache peut donner, ce que l’on en laisse se trouve réabsorbé, et il ne s’en refait pas plus qu’il n’en

  1. L’accroissement proportionel de la qualité du lait, quand on trait les vaches trois fois, est l’objet d’une différence d’opinion : quelques personnes l’évaluent à moitié du produit total ou à un tiers de plus ; d’autres prétendent que cela ne va pas là. Nous serions portés à adopter la première opinion comme plus probable ; mais n’ayant pas fait l’expérience pour nous assurer de ce fait, nous ne nous permettrons pas de décider la question : c’est cependant un point si important, qu’il serait à désirer qu’il fût objet d’expériences exactes, dont les résultats fussent communiqués au public, il faudrait s’assurer en même temps si en trayant quatre fois en vingt-quatre heures on n’obtiendrait pas encore de plus grands avantages.
  2. Une fille, même laborieuse, ne peut pas soigner à elle seule plus de douze vaches ; si on lui en donne davantage, elle les négligera sous un rapport ou sous un autre : cela nuira nécessairement aux produits de la laiterie, et le propriétaire éprouvera une perte qu’il se sera attirée en ayant voulu imposer trop de travail à une seule personne.