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donner aux vaches, pour entretenir leur lait en abondance depuis le moment où elles mettent bas, jusqu’à celui où il y a suffisamment de vert.

La meilleure nourriture d’hiver pour les vaches, que l’auteur de cet ouvrage connaisse, et la meilleure peut-être que ce climat (l’Angleterre) fournisse, ce sont les jeunes pousses de l’ajonc, ou espèce de genêt (ulex europæus), que l’on a soin de faire écraser ; car cette pâture non seulement contribue à conserver les vaches en bon état et en parfaite santé, et (comme on l’a déjà dit) leur donne autant de lait que l’herbe fraîche pendant l’été ; mais aussi ce lait est d’une qualité si parfaite, que le beurre qu’il produit est aussi bon et d’un goût aussi fin que le meilleur beurre d’été. C’est pour cela que nous recommandons la culture de l’ajonc dans les bons terrains, sachant par expérience que la récolte est d’une bien plus grande valeur que la meilleure récolte de trèfle que l’on puisse faire[1].

Il faut non seulement avoir pendant l’hiver, pour les vaches, tous les soins que nous venons de détailler, mais encore que les attentions que l’on a pour elles ne se

  1. Les terres légères et sablonneuses sont celles qui conviennent le mieux pour la culture du genêt épineux. Il faut le semer entre février et avril, ou pour le plus tard au commencement de mai, dans la proportion de 6 livres (pounds) de graine par acre. On peut le faucher à la fin de septembre ou en octobre, l’année suivante ; on peut attendre Noël, et s’en servir jusqu’en mars. On doit prendre le bout des branches et le broyer dans un moulin avant de le donner aux vaches. Le genêt, qui est une fois semé, ; repousse pendant plusieurs années. Son produit est de dix à quinze tonneaux (tons) par acre. (Voyez Mémoire sur l’ajonc ou genêt épineux, considéré sous le rapport du fourrage, de l’amendement des terres stériles et de supplément au bois ; par M. Calvet, deuxième édition. Paris, 1809.)