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un exemple qui confirmera cette assertion. Il a connu un homme qui est parvenu à une grande fortune, qu’il devait au produit de ses vaches à lait, pour lesquelles il suivait le plan que nous venons d’indiquer. Il prenait surtout un soin particulier qu’elles fussent abondamment fournies de l’eau la plus pure : il ne permettait pas que cette eau fût troublée par aucun autre animal.


CHAPITRE IV.

MANIÈRE DE GOUVERNER LES VACHES À LAIT.


Pour tirer un bénéfice important d’une laiterie, il faut que les vaches soient toujours tenues en parfaite santé et en bon état ; car si on les laisse souffrir pendant l’hiver, il est impossible qu’elles donnent beaucoup de lait, même lorsqu’elles reviendraient en bon état, pendant l’été. Il est certain que si une vache est maigre en hiver, quelque soin qu’on en prenne ensuite, quelque nourriture qu’on lui donne, elle ne pourra fournir pendant la saison une quantité de lait comparable à celle qu’elle aurait donnée, si on eût eu soin de la maintenir en bon état durant l’hiver. On doit non seulement fournir constamment aux vaches une nourriture abondante et profitable, mais aussi les tenir sèchement, chaudement et proprement ; ce qui est facile en les curant et étrillant bien.

Le propriétaire soigneux de sa laiterie ne se contentera pas d’avoir seulement pour l’hiver une provision de foin ou de fourrage sec de toute autre espèce ; il aura soin, pour conserver ses vaches en bon état, de leur donner, au moment où le vert commence à manquer, moment où elles ont moins de lait ; il aura soin, dis-je, de leur donner avec le sec des navets, des carottes, des pommes de terre, des betteraves ou quelque autre substance nourrissante et succulente, et, s’il se peut, il continuera de