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grand : en sorte que les proportions des plantes différentes, qui déterminent la bonne ou mauvaise prairie, ne sont guère plus connues qu’autrefois. Le grand trèfle est très cultivé pour être coupé, mais non pour être pâturé. Le trèfle blanc ou trèfle de Hollande est cultivé en grand pour être coupé et aussi pour être mangé sur pied ; dans quelques cantons, le trèfle jaune a été employé avec avantage. Le sainfoin est un des meilleurs produits en prairies artificielles ; il augmente la quantité et améliore la qualité du lait des vaches qui s’en nourrissent, il est depuis long-temps cultivé avec succès dans les terres calcaires. La luzerne, bien que ce soit une excellente nourriture pour les bestiaux, n’a pas été jusqu’ici très cultivée, à cause des frais de culture[1]. Le plantain à feuilles étroites a quelquefois été mêlé à d’autres pâturages.

Telles sont les principales plantes cultivées en prairies artificielles. L’expérience a prouvé que, données avec discernement, elles étaient toutes une excellente nourriture pour les vaches à lait. On peut aussi, comme ressource, quand on manque de vert, leur faire manger les jeunes pousses du genêt épineux (common furze) hachées ; cela leur donne beaucoup de lait, et n’y communique aucun goût désagréable. On coupe ordinairement cette plante vers la Saint-Michel, quoiqu’elle puisse rester sur pied sans inconvénient jusqu’à Noël : elle est bonne jusqu’au mois de mars. Les panais, carottes, pommes de terre à l’état de racines, sont aussi une très bonne nourriture d’hiver pour les vaches, et leur donnent d’excellent lait,

  1. Il est très extraordinaire que la luzerne soit peu cultivée en Angleterre ; c’est un fait cependant : la température de ces îles ne paraît pas assez élevée pour que cette plante donne un produit assez abondant. (Voyez, à ce sujet, Traité des prairies artificielles, par Gilbert, avec des notes, par A. Yvart, sixième édition, in-8o, 1826.)