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même d’acquérir une prompte connaissance pratique de sa laiterie ; car il s’apercevra de la sorte de beaucoup de choses, qui autrement lui échapperaient, et qui peuvent influer sur ses bénéfices[1].

2o. Sur la nourriture qui convient aux vaches à lait.

La nourriture des vaches influe beaucoup sur la qualité ainsi que sur la quantité de leur lait : aussi le bon choix de leur nourriture est-il un objet de première importance.

Pour que des vaches donnent beaucoup et de bon lait, il faut qu’elles soient en tout temps abondamment nourries ; l’herbe, surtout celle qui pousse spontanément au printemps sur de bonnes prairies naturelles, est reconnue pour être la nourriture la plus convenable à des vaches à lait. Si la température permet de les laisser paître pendant le jour, il faudra les conduire dans de bons pâturages et les y laisser en liberté ; mais si la chaleur était trop forte et qu’elle dût les incommoder et les empêcher de manger, il faudrait dans ce cas les laisser à l’abri, leur donner le temps de ruminer, et les fournir abondamment de vert fraîchement coupé, le leur donner en petite quantité et souvent, afin qu’elles mangent avec plus de plaisir. Quand la chaleur du jour est passée, et quand les vaches peuvent rester dehors sans inconvénient, il faut les reconduire au champ, où on les laissera toute la nuit, pendant le plus chaud de l’été ; mais comme il nuirait excessivement à la qualité et la quantité du lait de faire faire beaucoup de chemin aux vaches pour aller aux champs et

  1. Comme l’on voit, ce qu’il importe le plus à connaître, ce sont la quantité et la qualité du lait que donne chaque vache isolément, et c’est au moyen d’un essai, d’un examen mensuel, que le directeur de la laiterie doit constater le fait.