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ARRHENIUS, LA CONDUCTIBILITÉ GALVANIQUE DES ÉLECTROLYTES. I.

(quand A = 58,5) . Par ces nombres et la résistance observée 589 ohms à 16° C., on calcule selon les formules (2) et (3) λ pour 18° être λ = 955.10−8. (Le coëfficient de la température a été égalé à celui déterminé par M. Kohlrausch). Pour une solution de NaCl dont le nombre moléculaire est 0,5, M. Kohlrausch[1] a trouvé λ = 760.10−8. Par les tableaux de M. Lenz[2], on voit que les conductibilités moléculaires dans ces deux cas doivent avoir un rapport de 29,51 : 23,7 = 1,247 : 1. En réalité, ces deux nombres sont 1,257 : 1 ; une conformité avec le nombre précédent, qui est parfaitement satisfaisante, surtout si l’on sait que le nombre 1,247 est trouvé par une extrapolation légère, et que le nombre 1,257 est fondé sur les mesures, citées ci-dessus, de la surface et de la distance des électrodes. Donc il nous semble que la valeur de la méthode a été prouvée par cette expérience.


§ 8. Eau distillée, employée aux expériences.


D’abord, nous avons employé une eau qui, à juger de sa résistance insignifiante, semble avoir contenu une quantité relativement grande de sels dissous, puisqu’elle ne présenta qu’une résistance de 20,000 ohms. Ensuite nous nous sommes procuré une eau beaucoup plus pure de la pharmacie d’instruction Nordstjernan. Cette eau ne donna d’abord qu’une résistance de 190,000 ohms, résistance qui augmentait tant par la suite qu’après avoir été conservée quatre jours dans un vaisseau de verre fermé, d’un volume de 7 litres environ, elle se porta jusqu’à plus de 200,000 ohms. Au bout d’une semaine et demie, la résistance s’éleva jusqu’à 260,000 ohms, valeur qu’elle retenait ensuite sans s’en beaucoup écarter. Comparée à la première eau distillée, celle-ci a dû être au moins 13 fois plus pure (voir § 15), ce qui montre à quel degré les eaux distillées peuvent être inégales. Si, d’après la formule (2) du § précédent, on calcule la conductibilité spécifique de la dernière eau, on la trouve être 3,51.10−10, en conséquence considérablement plus grande que celle (0,72.10−10) de l’eau distillée la plus pure, préparée par M.

  1. Kohlrausch, Wied. Ann. 6 (1879).
  2. R. Lenz. Mémoires de l’Ac. Imp. d. Sc. de St. Pétersbourg. Série 7, Tome 26, N:o 3 (1878).