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l’Autonomie et la Fédération des groupes naturels, en les engageant à s’organiser en toute liberté, au mieux de leurs droits, de leurs intérêts et de leurs lumières, sachant que là, non ailleurs, réside le nœud de la Révolution. — C’était la rupture la plus éclatante avec le principe autoritaire de l’ancienne société, c’était une ouverture absolument neuve sur l’avenir, c’était l’intronisation d’un principe encore inappliqué, c’était le changement d’axe de la société qui allait cesser de tourner autour de l’Etat, pour devenir centre et pivot elle-même, — c’était le déplacement du pouvoir qui passait de l’Etat au peuple, du Gouvernement à la nation, de quelques privilégiés à l’individu entré en pleine possession de lui même.

Au point de vue de l’éducation et de l’instruction, base essentielle de toute évolution sérieuse, la Commune n’eut ni le temps, ni le loisir d’établir aucun principe. Elle dut se contenter de la suppression immédiate de tout enseignement religieux, — l’enseignement religieux n’étant point, en effet, un intérêt général ou national, mais une affaire de conscience individuelle, comme la religion elle-même.

Mais quelqu’en soit l’importance, çe sont là les détails, les corollaires, et, en soixante-douze jours de bataille continue, la Commune ne pouvait guère faire autre chose que poser un principe, indiquer une ou deux grandes lignes. — Il y avait, évidemment à créer le milieu logique, nécessaire, de cette grande et profonde Révolution, à mettre en ses mains chacun des leviers puissants avec lesquels elle eût sapé, soulevé, renversé l’ancien monde, pour lui substituer progressivement le monde nouveau.

Tels sont les faits principaux, sans entrer dans