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se rendit à discrétion, et qu’il châtierait les criminels.

Ce jour fut le dernier jour d’espoir et d’illusion de Paris.

En voyant cette longue procession d’hommes pacifiques, estimés, reconnus honnêtes par l’univers entier, composée de commerçants, de gens établis, qu’on ne pouvait calomnier comme la masse du peuple, accuser de convoitises viles et de passions hideuses, Paris crut, pendant une seconde, que Versailles en serait ébranlé et comprendrait qu’il n’avait plus à faire à une insurrection, mais à une grande et véritable Révolution.

J’ai déjà expliqué que cela importait peu à Versailles, ou ne pouvait que l’exaspérer davantage contre Paris.

Paris crut aussi que cette manifestation imposanté de la franc-maçonnerie agirait sur la province, lui ouvrirait les yeux, que les francs-maçons de la France entière, et ils sont nombreux, se lèveraient tous, et tenteraient des démarches analogues, ou agiteraient le peuple des grandes villes.

Il n’en fut rien. Il n’en pouvait rien être.

Depuis longtemps la franc-maçonnerie n’est plus qu’une ombre, ne vit plus que sur son passé. C’est un souvenir, rien de plus. On s’y fait recevoir comme dans un salon, sans que cela ait plus d’importance ou de portée. La solidarité, la solidarité politique surtout, n’existe plus entre ses membres.

Il y avait des francs-maçons parmi les officiers qui commandaient le feu contre ses bannières.

Son adhésion à la Commune fut un dernier acte de vitalité. Le jour où elle voulut agir,