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Je livre tous ces détails au dégoût des grands hommes d’État du jour.

Je ne prétends pas, d’ailleurs, qu’il ne se soit jamais commis aucun excès, ni qu’il n’y ait eu aucuns ridicules. Ce que je veux dire et ce que j’affirme, c’est que ces excès furent toujours, comme ces ridicules, absolument individuels, bien loin d’être la règle. Où ils furent le plus nombreux, en somme, c’est parmi les agents inférieurs de la Commune, qui n’étaient pas tous préparés à leurs nouveaux devoirs.

Quelques-uns se grisèrent d’une situation inattendue.

Cette maladie sévit particulièrement dans les divers états-majors de la garde nationale. Il y eut là, pendant un moment, une véritable orgie de plumets et de galons, qui gagna même certains membres de la Commune. Le général Cluseret, ami de la simplicité républicaine et de l’austérité démocratique, signala et fit cesser en partie cet abus.

Le général Cluseret en avait d’autant mieux le droit que, pendant le temps qu’il passa au ministère, il y donna lui-même le modèle de cette simplicité. Ce général, ministre de la guerre de la Commune, ne revêtit jamais l’uniforme. C’est en paletot, en chapeau de feutre mou, une canne à la main, qu’il entra le premier dans le fort d’Issy abandonné de la garde nationale, à la suite d’une erreur, et y réinstalla les fédérés.

C’est en paletot, en chapeau de feutre mou, une canne à la main, après la sortie du 3 avril, qu’il conduisit sous un feu terrible, avec un sangfroid vraiment admirable, les troupes communalistes qui débusquèrent les Versaillais d’Asnières et l’occupèrent à leur tour.