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bons effets, si elle avait été généralisée, régularisée et mise à exécution plutôt.

En dehors de la Commission municipale, il y avait encore, à chaque mairie, le Conseil de légion, et l’Etat-Major de la légion.

Je ne dirai rien du premier. Il était entre les mains du Comité Central et donna beaucoup d’ennuis, créa de nombreuses difficultés à la plupart de mes collègues des autres arrondissements. Il y avait là une source de conflits d’attributions qui contribuèrent fortement pour leur part à paralyser la défense, à lui ôter l’unité dont elle avait besoin sous peine d’être inutile et d’aboutir à une catastrophe. Cependant, je dois reconnaître, pour être juste, qu’au quatrième arrondissement, nous eûmes très-peu de difficultés et de luttes avec ce conseil de légion, et que ces difficultés, ces luttes, tinrent plus à l’institution elle-même qu’à la volonté de ses membres.

J’eus des rapports plus fréquents, plus personnels, avec l’état-major de la légion, où se trouvait comme sous-chef de légion, c’est-à-dire comme lieutenant-colonel, le citoyen Guilletat, sut lequel, il faut que je m’arrête quelques instants.

C’était un ouvrier, mais un ouvrier-artiste, un de ces ouvriers distingués, hors ligne, plus artistes qu’ouvriers même, qui font la gloire et la fortune de l’industrie parisienne. Il était dessinateur en ameublements. C’était lui, quand une commande venait de quelque prince étranger ou de quelque millionnaire français, qui composait un salon, une chambre à coucher, un cabinet de travail ou de toilette, etc., et j’ai vu de sa main, à cet égard, des dessins en couleur, véritables petits chefs-d’œuvre de goût et de richesse. Il pouvait avoir vingt-huit ans. Jeune marié, et père de deux