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nous opposâmes donc nullement à ce que l’assemblée manifestât sa volonté par un vote expresse.

Seulement, avant le vote, je fis une déclaration dont voici le sens, sinon les termes que je ne me rappelle pas exactement en l’absence du procès-verbal sténographié où ils ont été consignés :

— « Vous êtes souverains. Vous avez le droit de blâme ou d’approbation. Vous pouvez décider, si vous le voulez, que nous retournerons siéger sur les bancs de la Commune, et je suis prêt à obéir à votre volonté, mais à une condition : C’est que je resterai maître de continuer, à la Commune, la politique que j’y ai suivie jusqu’à ce jour, et que vous l’approuverez, car, sans cela, ma conscience étant en désaccord avec la vôtre, je ne pourrais plus vous représenter sans mentir à mes convictions ou à mon mandat, ce qui est inadmissible. »

Les citoyens Clémence et Gérardin firent une déclaration analogue, et l’assemblée vota en résumé ceci :

1° Qu’elle regrettait la scission accomplie au sein de la Commune ;

2° Qu’elle désirait que nous reprissions nos siéges à la Commune, approuvant la politique que nous y avions soutenue, et nous autorisant à la continuer.

Le citoyen Lefrançais, qui a eu le texte sous les yeux, rapporte d’autre part, dans sa remarquable Etude sur le mouvement communaliste, que l’assemblée du théâtre Lyrique vota que « la minorité avait fait preuve en ces circonstances de conscience et d’honnêteté. »

Fidèles à nos engagements, nous assistions, le lendemain, Clémence, Gérardin et moi, à la