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Or, les avertissements de ce côté ne nous avaient pas manqué, et beaucoup des signataires du manifeste n’ignoraient pas qu’en apposant leur signature, ils risquaient pour le moins leur liberté immédiate.

Se mettre entre deux feux, n’a jamais, que je sache, passé pour un excès de prudence.

A côté de ces attaques violentes, injustes, et qui ne méritent pas une seconde d’examen, pour tout homme de bonne foi, la minorité recueillit l’approbation d’un grand nombre de groupes ouvriers constitués, tels que les sections de l’Internationale, et les membres de la minorité élus dans le quatrième arrondissement obtinrent même de leurs électeurs, réunis à cet effet dans la salle du théâtre Lyrique, une déclaration que je dois rapporter.

Partisan du mandat impératif, comme je l’ai déjà rappelé plusieurs fois, je ne croyais pas qu’un acte de cette importance pût être accompli par nous, sans être soumis à la ratification de nos électeurs. Ce sentiment était d’ailleurs partagé par les citoyens Clémence, Eug. Gérardin et Lefrançais, quoique ce dernier hésitât sur l’opportunité de la démarche[1]. Nous résolûmes donc, sur ma proposition et mon insistance, de réunir nos électeurs, de leur exposer notre conduite politique. Nous voulûmes également profiter de cette circonstance pour rendre un compte public de notre gestion comme administrateurs de l’arrondissement, en vertu de ce principe démocratique qui exige que les administrateurs se

  1. Amouroux, notre collègue du quatrième arrondissement, appartenait à la majorité.