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mettre un terme à cet état de choses, sans y parvenir. Impossible d’arriver à nous trouver en face de nos collègues. Ils étaient devenus invisibles et insaisissables. Pendant plusieurs jours, nous guettâmes l’occasion de nous rencontrer avec eux, de nous expliquer, de faire cesser ce malentendu déplorable, en expliquant franchement nos sentiments.

Tout fut vain.

C’est dans ces conditions que fut rédigé le manifeste dit de la minorité.

Le voici :

« Les membres appartenant à la minorité de la Commune avaient résolu de lire à la séance qui devait avoir lieu régulièrement, le lundi 15 mai, une déclaration qui aurait, sans doute, fait disparaître les malentendus politiques existant dans l’Assemblée.

L’absence de presque tous les membres de la majorité n’a pas permis l’ouverture de la séance.

Il est donc de notre devoir d’éclairer l’opinion publique sur notre attitude et de lui faire connaître les points qui nous séparent de nos collègues.

Déclaration.

Par un vote spécial et précis, la Commune de Paris a abdiqué son pouvoir entre les mains d’une dictature à laquelle elle a donné le nom de Comité de salut public.

La majorité de la Commune s’est déclarée irresponsable par son vote et a abandonné à ce Comité toutes les responsabilités de notre situation.

La minorité à laquelle nous appartenons affirme, au contraire, cette idée, que la Com-