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ou nuisibles, impolitiques ou contraires à tous les principes, et voyaient le salut commun dans d’autres mesures dont j’ai, en plusieurs endroits, indiqué la nature.

Il y a aussi, dans l’esprit humain, une pente terrible à croire, pour chacun de nous, qu’il possède la vérité absolue, et que quiconque diffère d’avis est un adversaire, un ennemi, un scélérat de la pire espèce.

Pour le croyant religieux d’autrefois, quiconque ne priait pas Dieu, en certains termes, à certaines heures, était un hérétique, un misérable indigne de pitié, un être malfaisant, un ennemi de la société et de la divinité qu’il fallait détruire.

Pour trop de révolutionnaires, fanatiques aussi à leur façon, quiconque n’approuve pas toute mesure qualifiée par eux de révolutionnaire, fut-elle absurde ou parfaitement inoffensive pour ceux qu’elle prétend atteindre, est un ennemi de la Révolution qu’il faut frapper. — Révolutionnaires de conviction, de sentiment, de volonté, sinon avec intelligence, par cela seul qu’on les contredit sur un point, ils ne voient plus en vous que leur adversaire et l’adversaire de la Révolution.

A cet égard, leur raisonnement est limpide et d’une simplicité admirable.

Le voici dans toute sa candeur :

« Je suis révolutionnaire. Donc celui qui ne partage pas mon avis sur tous les points, n’est pas révolutionnaire ! »

C’est là une grave erreur.

Est révolutionnaire celui qui veut atteindre un but parfaitement défini qui s’appelle : — Affranchissement politique et économique du peuple, et triomphe de l’égalité sociale.

Or, pour atteindre à ce but, plusieurs moyens