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cades parfaitement inutiles, n’étant reliées à rien et défendues par rien.

D’ailleurs, chaque membre de la Commune avait, en poche, pour son arrondissement, un plan de défense magnifique, et qu’il se chargeait de réaliser en vingt-quatre heures.

C’est dans ces conditions, c’est à ce moment suprême, où allait se décider le sort de Paris, que le citoyen Miot vint proposer à la Commune la nomination d’un Comité de salut public, c’est-à-dire une mesure politique, alors qu’il ne s’agissait plus, je ne saurais trop le répéter, que de mesures de combat.

La majorité s’y rallia toute entière avec un véritable enthousiasme, comme si ces mots : Comité de salut public, étaient une sorte de talisman qui dût nous sauver de tous les périls.

En réalité, pourtant, et sans nous inquiéter d’autre chose que du côté pratique, que pouvait, de plus que la Commune, ou que sa Commission exécutive, un Comité de salut public ?

La Commune avait toujours eu, en effet, une commission exécutive chargée de faire appliquer les volontés de la Commune, et munie à cet égard des pleins pouvoirs nécessaires. Le Comité de salut public n’en différait qu’en ce sens qu’il était investi de la puissance absolue, qu’il pouvait agir sans consulter la Commune, sans attendre l’expression de sa volonté, sauf à la Commune à changer ses membres ou à supprimer le Comité de salut public, si, après coup, la conduite de ce Comité n’obtenait pas son approbation.

C’est-à-dire que si le Comité de salut public, par une faute grave, toujours possible, toujours à prévoir, car cinq hommes peuvent se tromper aussi bien que cent et même plus facilement,