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qui les intéressaient tous les trois, et sont restés autonomes, c’est-à-dire libres[1], pour le reste. — Parce qu’ils ont appliqué, sans s’en douter et d’une façon bien incomplète pourtant, le principe proclamé par la Commune ! — L’autonomie des groupes naturels et la fédération des groupes.

Au point de vue politique, — le seul qui soit enjeu, lorsqu’il s’agit de la Suisse, où la question sociale n’est pas plus avancée qu’ailleurs, — ils ont su faire à peu près exacte la part de l’Union et de la Séparation. Ils ont su à peu près s’unir par ce qui doit être uni, et rester séparés pour ce qui doit être séparé. — Ils ont contracté pour les choses d’intérêt commun, général, universel, où ils avaient le même besoin de s’entendre et de se concerter. — Ils ont réservé le reste.

Et c’est ainsi que l’Allemand, le Français, l’Italien, se développent côte à côte, la main dans la main, sans s’écraser, ni se tyranniser mutuellement, tandis qu’en Autriche, le Hongrois, l’Allemand, le Polonais, l’Italien, le Croate s’exècrent et ne rêvent que de se séparer ou de se dominer.

Supprimez la monarchie autrichienne, que le Hongrois, le Polonais, l’Italien, l’Allemand se confédèrent, et vous avez là, sans secousse, sans haine ni antipathie de race, sans ambition de suprématie, d’assujétissement l’un sur l’autre, une seconde Suisse libre et heureuse autant que le génie de ses habitants le comportera.

Unifiez, au contraire, la Suisse, et vous aurez demain une nouvelle Autriche, où l’Allemand, en vertu du nombre, écrasera le Français et l’Ita-

  1. Depuis il a été voté une nouvelle Constitution, qui modifie que peu l’état des choses.