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Ce groupe constitue là nationalité dans ce qu’elle a de légitime.

La nationalité, en effet, n’est point une séparation, elle est le premier échelon qui conduit l’individu à l’humanité. — J’entends la nationalité vraie, non la nationalité factice créée par la conquête et les lois arbitraires de la vieille politique.

Maintenant ce second groupe fait partie d’un troisième groupe plus large qui, pour nous, par exemple, s’appelle le groupe européen, lequel est constitué naturellement par une origine commune, aussi un certain niveau intellectuel, certaines lois économiques, lequel groupe lui-même fait partie d’un dernier groupe qui sera, un jour, le groupe humain.

Ainsi, dès aujourd’hui, trois entités existent pour nous : — l’individu, la nation, l’Europe.

Il est bien entendu, d’ailleurs, que je ne m’occupe ici, que des faits actuels. — Il est probable qu’un jour viendra, par exemple, où tous les hommes parleront la même langue, où tous seront élevés au même niveau moral par l’instruction, où, dès lors, il ne restera plus que l’individu et le groupe producteur ou économique, au sein de l’humanité parvenue à la conquête de son union ou fédération future.

Mais, même encore à cette époque éloignée, l’autonomie de l’individu et du groupe librement formé, délimité par les nécessités climatériques et géographiques et les aptitudes propres qui en découlent, sera absolument respectée, et l’union, — qui est la liberté, ne pourra jamais dégénérer en unité, — qui est l’esclavage.

La nature ne procède pas autrement, et les lois de la vie sont partout les mêmes. La terre est une autonomie qui, en compagnie d’autres pla-