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Tout cela démontre, pour quiconque ne fait pas de métaphysique, que l’humanité est quelque chose qui se forme, et non quelque chose qui existe de longtemps.

Il y a des hommes à des degrés fort différents, qui constituent des groupes divers. — Voilà le présent, et c’est sur le présent que nous devons agir, avec lui que nous devons édifier en vue de l’avenir.

Laissant donc de côté les rêves et les erreurs plus ou moins bibliques, voyons, nous qui ne sommes ni catholiques, ni chrétiens, ni déïstes, ni spiritualistes, la vérité telle qu’elle est. — Cette vérité, je le répète, c’est qu’il y a des hommes et des groupes d’hommes, et que ces hommes, ces groupes, ont pour tendance naturelle, pour but, pour devoir, de s’unir entre eux, en réservant leur autonomie, qui, alors même que l’humanité ne formerait en réalité qu’une seule famille, serait une chose nécessaire, puisque cette autonomie dé l’être et du groupe peut seule assurer le libre développement de leur puissance complète, — Ce qui est vrai encore, c’est que tous ces hommes, tous ces groupes épars sur le globe, ont une certaine quantité de besoins, d’intérêts, de passions, de sentiments identiques. — Ce qui est vrai, c’est qu’ils sont unis entre eux par cela seul qu’ils vivent sur le même point de l’espace, c’est qu’ils sont absolument solidaires entre eux. — Ce qui est vrai, c’est que tout ce qui vit ici-bas a une première origine commune et se trouve relié par certains liens généraux, puisque tous, depuis le brin d’herbe et l’insecte jusqu’à l’homme, nous sommes les enfants, enfants divers et certainement non jumeaux, de cette matrice immense qui s’appelle la terre, et