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circonstances. Néanmoins, il ne faut pas se dissimuler qu’il annonçait la défection de cette masse flottante qui n’acclame que le succès et qui se lasse de toute lutte prolongée.

Quoi qu’il en soit, il dut causer une grande joie à Versailles, et diminua l’impression profonde qu’avait produite la présence, au premier scrutin, de deux cent trente mille électeurs parisiens.

Nous aurions dû rester sur cette imposante manifestation.

Ou la Commune triompherait, ou elle succomberait.

Si elle succombait, n’étions-nous pas assez pour le naufrage ?

Si elle triomphait, notre devoir, comme notre intention, je le suppose, était de nous retirer, pour laisser au peuple délivré, le soin de juger nos actes, de prononcer sur nos personnalités, et surtout d’agir par lui-même.

Cette erreur, une fois commise, amena la Commune à en commettre une autre, non moins grave peut-être. Presque tous les nouveaux élus n’avaient pas même réuni le huitième des électeurs inscrits, exigé par la loi sous l’empire de laquelle le Comité Central avait expressément convoqué les premiers électeurs de la Commune.

Pendant l’intervalle des deux convocations, la Commune, n’ayant en rien modifié la situation à cet égard, ni changé la loi électorale, il y avait un véritable contrat passé entre les électeurs et la Commune que les élections auraient lieu suivant tel mode, et non différemment. La Commune avait, certes, le droit de changer ces conditions, mais avant, non après les élections. Agir autrement était, en réalité, violer une parole donnée. La Commune ayant commis la faute de provo-