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Conrart, fut publié par Ménage en 1666 à la fin des Poésies de Malherbe, p. 239, avec ce Titre : Epitaphe de M. d’Is, parent de l’Auteur, et de qui l’Auteur était héritier. Cf. la notice de Lalanne, Malherbe, t. I, p. 19. Mais on ignorait jusqu’ici que le poète l’eût composé sur la demande de sa mère : cette circonstance en augmente l’impertinence.

C’est ce « grand Eléazar » son frère, avec qui Malherbe fut sans cesse en procès. Racan le dit dans l’anecdote précédente (Cf. Lalanne. p. lxxi, n. 6). Voilà sans doute ce qui donna à Conrart l’idée d’insérer ici cette anecdote.

Elle doit être de Racan, d’abord parce qu’il reçut plus que tout autre les confidences de Malherbe touchant sa jeunesse, 2° à cause du tour général du récit, et de cette naïveté de prouver les progrès poétiques de Malherbe par un mauvais sixain.


Les stances à du Périer.

Anecdote 2. Il avoit 30 ans quand il fit la pièce qui commence,

(P. 213.) Ta douleur. Du Périer, etc


Cela reporterait la pièce à 1585, tandis qu’elle paraissait être de 1599 (voir Lal. t.I, p. 38 ; Allais, p. 335 et s.). Il y a là un petit problème à résoudre. Peut-être le principal de la pièce fut-il fait en 1585, et Malherbe, après qu’il eut perdu lui-même deux enfants, après 1599, ajoula-t-il les deux strophes finales sur ses propres malheurs (V. 63-73).

D’ailleurs, il peut y avoir erreur dans le nombre : en effet, cette anecdote sur la jeunesse de Malherbe vient probablement de Racan, qui donna rarement en sa vie un chiffre exact : cf. dans la 1re page des Mémoires (p.lxiii, 17 pour 21, et 9 avec un chiffre en blanc pour 27.

Ce renseignement est reproduit presque textuellement par Tallemant, t. I, 272. Mais pourquoi Paulin Paris met-