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   « Est-il, pour repousser la mort,
   » Un but qui mérite un effort ? »

M. de Chateaubriand a dit dans ses Mémoires d’outre-tombe : « À mesure que ces Mémoires se remplissent de mes années écoulées, ils me représentent le globe inférieur d’un sablier constatant ce qu’il y a de poussière tombée de ma vie. Quand le sable sera passé, je ne retournerai pas mon horloge de verre, Dieu m’en eût-il donné la puissance.



  « Le trouble, l’effroi dans la vie. »

Les deux vers suivants traduisent assez bien la fameuse recette d’Épicure, répétée dans tous les âges :


  « Pourquoi contre la mort tant de cris superflus ?
  » Je suis, elle n’est pas ; elle est, je ne suis plus. »

Cicéron dit dans son traité De la Vieillesse : « Si la mort nous anéantit, elle est indifférente ; si elle nous conduit à un séjour d’immortalité, elle devient désirable. Or, il ne peut bien certainement y avoir une troisième hypothèse. Qu’ai-je donc à redouter, puisque dans un cas je ne puis être malheureux, et que je jouis dans l’autre d’un bonheur éternel ? »

(Édition Panckoucke.)




  « Apporte au terme du voyage
  » De douces consolations. »

On a dit sagement : « Si la vie est un bien, la mort est son fruit ; si la vie est un mal, la mort est son terme. »