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expériences est donc limité dans ce domaine. M’indiffèrent également les expériences relatives à la recherche d’une « position », de la gloire, des honneurs, d’une bonne réputation, etc.

Je maintiens qu’il y a intérêt à multiplier les expériences de la vie : intérêt pour celui qui les modifie ou les renouvelle. Son horizon s’élargit, sa connaissance augmente, sa sensibilité s’affine ; s’il aime l’expérience pour l’expérience en soi, c’est-à-dire s’il cherche autant à s’instruire qu’à en tirer un profit mesurable et palpable, s’il ne craint pas la douleur et qu’il ne redoute pas la joie, c’est presque sans bornes que lui apparaissent les possibilités du développement individuel. Je ne pense pas d’ailleurs que l’homme puisse être rendu « bon », c’est-à-dire à même de comprendre les situations diverses de ses semblables sans les juger, s’il n’a pas passé par le creuset de l’expérience.

Pour atteindre son maximum d’utilité, le voyage à la recherche, à la conquête de l’expérience, implique qu’il sera décrit, raconté, analysé, communiqué à autrui ;