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le cœur d’Ecbert au sentiment de l’amitié ; et bientôt, comblé des faveurs du prince, ne voulant plus retourner en Bourgogne, où Charles ne régnait plus, où ne l’attendaient que de cruels souvenirs, il fixa sa résidence à la cour de Nancy, et devint un des principaux chefs de l’armée lorraine.

Ecbert, encore au printemps de la vie, possédait toutes les vertus d’un héros. Sans être d’une haute stature, sans être d’une beauté parfaite, le comte de Norindall, parmi les plus brillans chevaliers, dépouillé même du prestige de son rang, attirait les regards de la multitude. Quelque génie supérieur semblait planer invisible autour de sa personne, et commander pour lui le respect. Son œil, plein d’expression et de feu, pénétrait les plus secrètes pensées. On lui reprochait d’être silencieux ; mais souvent il est riche de sentimens le cœur