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geur ses pompes agrestes et ses trésors champêtres, semblait un vase de parfums. Comme la fauvette qu’inspire la vue d’un ciel serein, et dont les chants mélodieux ne se font entendre qu’au milieu des bosquets fleuris et sous des voûtes azurées, la vierge du monastère, éveillée par l’aurore, enthousiasmée des charmes du vallon, prend son luth, et non loin du prieuré, va joindre sa douce voix à celles des chantres du bocage.

Le ciel était pur et sans nuage ; les fleurs de la prairie avaient embaume les airs ; et le silence de la paisible matinée n’était interrompu que par les accords du rossignol et le lointain murmure des cascades. Près du torrent d’Underlach Élodie s’arrête ; assise sur ses bords romantiques, elle marie les sons aériens de son luth au doux frémissement des eaux courant sur un lit de cailloux. Au-dessus du torrent, un pont rustique, jeté sur deux rochers, s’éle-