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ment et d’admiration, elle était l’oracle de la vallée. Les montagnards venaient la consulter ; ravis ils l’écoutaient ; religieusement ils suivaient ses avis ; et, semblable à la sibylle des Bructères, Marceline était la prophétesse d’Underlach.

Aux premiers rayons du jour, Élodie est descendue de sa cellule : le sommeil n’avait pu fermer sa paupière ; le repos a fui de son âme. Cependant l’idée de pouvoir porter quelques consolations au malheur, vient la distraire de ses sombres rêveries. Accompagnée d’Herstall et d’Anselme, elle dirige ses pas vers l’ancienne demeure de Marceline, et déjà se sent moins oppressée. L’air pur du matin, le lever de l’aurore, la douce odeur des fleurs de la prairie, la voix du chantre des forêts, tout sourit à sa jeune imagination… Et bientôt la douleur a passé de dessus son âme, comme la tempête de la veille de dessus le ciel de la vallée.