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demeurée immobile. Aux dernières clartés du jour, elle cherche à distinguer les traits de l’étranger. Il s’approche, et de dessous ses vêtemens tirant une ceinture bleue, la remet silencieusement à la jeune fille de l’abbaye. Ô surprise ! c’est le ruban dérobé sous le pavillon. Interdite et confuse, Élodie lève un œil timide sur l’étranger, que déjà son imagination lui représente comme un génie surnaturel. Tremblante, elle attend… sans pouvoir s’expliquer quelle étrange puissance enchaîne ses pas, glace sa voix, commande à sa pensée.

— « Fille d’Urderlach, dit enfin l’inconnu, pardonnez à l’homme de l’adversité qui, peu maître des mouvemens de son cœur, crut qu’un ruban qu’avait porté l’innocence pouvait, en talisman céleste, purifier sa sombre demeure, et rendre le repos à son âme. » Il s’interrompt : sa voix est sombre et concentrée ; puis il reprend : — « L’insensé a reconnu