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s’enfonce sous les bosquets chéris de son enfance. Parvenue au tertre élevé d’où la veille elle avait prêté l’oreille aux chants des montagnards, elle s’arrête : elle croit apercevoir sur le sable l’empreinte de pas étrangers. Elle entre dans le pavillon : une corbeille oubliée par elle y est demeurée ; mais une main inconnue en a dérobé un ruban bleu qui lui servait de ceinture. Étonnée, la vierge d’Underlach s’assied sous le toit rustique, et demeure un moment immobile et pensive. Tout à coup elle se lève précipitamment, saisie d’une vague terreur. Son imagination, frappée depuis quelques jours par des récits extraordinaires, a jeté des teintes inaccoutumées sur les objets qui l’environnent. À travers l’épais vitrage de la fenêtre du pavillon, un manteau noir lui a paru se glisser sous le feuillage : elle a cru entendre une sorte de plainte échappée du bosquet voisin ; al lui semble qu’un redoutable regard