Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/54

Cette page n’a pas encore été corrigée

Souvent les erreurs tiennent aux vérités : pour en arrêter le cours il en faut attaquer le principe, comme pour dessécher le ruisseau, il faut en tarir la source : alors la matière remplace l’âme, l’abstraction le sentiment, et le syllogisme les enchantemens. L’homme n’est plus qu’un proscrit foudroyé, tombé sur un désert aride. Herstall, croyez-moi, parmi les humains, au milieu des ténèbres de l’existence, la lumière philosophique est un phare de mort qui n’éclaire que le chaos. »

En prononçant ces mots, Anselme s’était levé ; et portant ses regards du côté du lac Morat : — « Vers l’Orient, dit-il, est le rocher où se montre le prétendu fantôme : hélas ! il fut témoin d’un horrible spectacle. C’est sur ce pic fatal que le duc de Bourgogne commanda le meurtre de tous les religieux de ce monastère ; c’est du sommet de cette roche que roulèrent au fond