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se propagent les erreurs parmi nous, erreurs qui, dans les campagnes, ont souvent leur utilité. Les superstitions parfois entretiennent le peuple dans une sainte terreur du crime ; elles dirigent ses pensées vers l’Éternel ; elles lui parlent d’une autre vie ; elles lui commandent la prière, et, pour le sauver des puissances du mal, l’entraînent à l’autel aux pieds du divin protecteur de la faiblesse humaine.

Que de fois une croix rustique, un rosaire mystérieux, un rameau consacré, une image miraculeuse, ont porté la joie, l’espoir et la confiance sous l’indigente chaumière ! Le villageois malheureux a besoin de s’entourer de défenseurs et de consolations. Plus ses coutumes, ses mœurs, ses illusions même détachent ses pensées du triste servage de la vie pour les élever aux régions surnaturelles, moins ses chaînes lui paraissent pesantes.