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appelé depuis long-temps à l’honneur de commander vos armées, j’ai souvent obtenu votre confiance ; j’ai toujours mérité votre estime. Si mes conseils aujourd’hui ont pu vous offenser, permettez-moi de me retirer de la cour, je ne saurais rester où je ne puis être utile. » — « Il suffit, répond brusquement le duc, retirez-vous. »

Dévoué à son jeune souverain, le comte de Saint-Maur affligé, s’éloigne en soupirant. Il traverse lentement la galerie royale. Charles le suivait des yeux : alors, joignant à d’héroïques vertus une âme ardente et sensible, le duc de Bourgogne était loin encore d’être ce monstre qui plus tard devait, victime de ses propres fureurs, emporter au tombeau l’horreur de ses contemporains : Charles allait rappeler son ancien ami, lorsque, dans la cour du palais, un tumulte affreux se fait entendre. Une