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domination jusqu’en Allemagne, et de fonder un royaume de Belgique dont il forcerait l’empereur Maximilien lui-même à mettre la couronne sur sa tête.

Chargé de richesses, comblé d’honneurs, époux de la sœur du baron d’Herstall, et père d’Élodie, le comte de Saint-Maur n’avait jamais quitté son prince : aimé du peuple et de l’armée, jouissant à la cour de la plus haute considération, il osa s’opposer aux belliqueux projets de son souverain. Inquiet de l’agrandissement de la Bourgogne, Louis XI, par ses émissaires, avait déjà semé la division dans les troupes de Charles, et l’esprit de révolte dans ses provinces. Le comte de Saint-Maur crut pouvoir se permettre auprès d’un héros, son ancien élève, quelques représentations sévères. Il lui fit envisager le danger de ses entreprises, et prédit les revers au conquérant : « — Mon prince, dit le comte en achevant son discours,