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ne hait ni ne fuit ses semblables. Malheur à l’homme qui, redoutant l’homme, croit devoir entourer son existence de ténèbres et de prestiges ! » — Ne condamnons point encore le Solitaire, dit Herstall ; peut-être le malheur seul l’aura rendu sauvage. Détrompé de toutes les illusions de la vie, peut-être ne trouve-t-il maintenant de charmes que dans la solitude ; est-ce là un crime ? est-ce même une erreur ? Que de pieux solitaires ont enseveli leurs derniers jours dans de mystérieuses retraites, et dont l’âme fut cependant toujours sans reproche ! Hélas ! moi-même qui, long-temps, crus à des jours sereins au milieu des tourmentes de la vie ; qui, sur les flots agités rêvai le calme ; qui poursuivis le fantôme du bonheur au désert populeux du monde civilisé ; moi-même, victime de l’infortune, sans le devoir sacré qui m’attache à l’orpheline d’Underlach,