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nuit ; et la neige, couvrant de ses nappes blanches la plaine et les rochers, semblait seule éclairer la nature. Soudain j’aperçois une barque qui cherchait à traverser le lac agité par les vents, et couvert de glaçons. Un pêcheur, une jeune femme, un faible enfant, remplissaient la tremblante nacelle. À force de rames, déjà la petite embarcation touchait au rivage… lorsque, poussée par un coup de vent contre un rocher, la barque brisée s’enfonce sous les glaces. Je jette un cri d’effroi…. Bientôt le pêcheur reparaît à la surface des eaux, soulevant la jeune femme qu’il a sauvée. Ils atteignent le rivage. Le pêcheur accablé y perd l’usage de ses sens ; mais sa compagne tombe à genoux, et ce cri déchirant s’échappe de ses lèvres : Mon enfant !…. mon enfant !…. à l’instant même un inconnu d’une taille majestueuse apparaît au bord du