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toute son existence ; les rochers arides du lac Morat s’offrent à sa vue comme enchantés. Ah ! pour vivifier l’univers, pour contempler la nature à travers un prisme magique, que faut-il à l’homme jeté parmi les hommes ? un cœur qui réponde au sien. Il n’est de véritable isolé que l’insensible ; il n’est de vrai proscrit que l’oublié.

L’heure fuit. Tout à coup, sur un des rochers dominant la vallée, Élodie voit s’élever une flamme inconnue. Elle brille un instant, et s’éteint. Au sommet de la montagne opposée, aussitôt un feu semblable s’allume, et disparaît de même : ce sont des signaux qui se répondent. Le long du sentier tournant qui descend au pont du torrent, elle aperçoit une nombreuse troupe de montagnards armés s’enfoncer à la hâte au milieu des forêts. Où se forment ces ténébreuses réunions ? Quel chef rassemble ces hordes indisciplinées ?…. L’or-