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éternelle, brillante comme aux premiers jours du monde, et dont l’inaltérable blancheur ressort plus éclatante, placée au-dessus des prés fleuris, des bosquets embaumés, et des vertes forêts d’Underlach.

Un torrent impétueux roule au milieu de la vallée, que de sombres sapins et des bois druïdiques environnent de leurs ceintures mystérieuses. Les rochers au travers desquels ce torrent s’est ouvert un passage, jettent au-dessus de l’abyme des pampres entrelacés, que le printemps vient de refleurir. De ces voûtes agrestes l’onde s’échappe en bouillonnant, et plus loin, calme et limpide, vers la pelouse du monastère, promène son cristal argenté.

Déjà Flore, en son char embaumé traîné par les zéphirs, a, de son urne virginale, versé ses dons célestes sur l’Helvétie. Philomèle, au doux murmure des cascades, marie ses accords mélodieux. Heureux destin de la nature ! le prin-