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L’étranger porte un objet inanimé. Prêt à succomber à la fatigue, il semble ne plus respirer qu’avec peine. Il s’avance ; et le pasteur d’Underlach, à la faible lueur de sa lampe, reconnaît entre ses bras le corps de son cher Conrad privé de sentiment, pâle et ensanglanté. Anselme recule avec effroi. — « Ne craignez rien, dit l’inconnu, ce sang est le mien : je l’ai versé pour sauver Conrad. » — « Il est mort ! s’écrie douloureusement le vieillard. » — « Il n’est qu’évanoui ; hâtez-vous de le secourir. »

Un grand feu est allumé. L’étranger dépose son pénible fardeau sur un lit dressé devant foyer. Les habits du jeune Conrad sont trempés d’eau ; ses membres sont glacés ; lentement il revient à la vie. — « Vous l’avez sauvé, s’écrie Anselme, avec l’accent de la reconnaissance ; mais en quels lieux ? » — « Au bord du torrent. » — « De quels dangers ? » — « Du fer des