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à lui-même. L’homme inexplicable a laissé retomber la main de l’orpheline. — « Pardonnez, lui dit-il, un instant de délire… Vous ! m’aimer ! qu’osais-je espérer ! Vous ! me suivre au rocher désert ! étais-je digne d’un tel sacrifice ! Non, mes vœux insensés n’ont pu qu’outrager le ciel et la terre… Je sais me rendre justice… Vous êtes libre. »

Que son accent est changé ! Jamais le regret, la douleur, le repentir, le désespoir n’en exhalèrent de plus déchirant. L’orpheline est libre ; et cependant l’orpheline immobile reste à ses côtés comme enchaînée. — « Retournez au monastère, a-t-il repris d’une voix sombre. De nouveaux habitans, un nouvel appui vont y remplacer pour vous votre père adoptif. Puissiez-vous être heureuse !….. Quant à moi, demain je m’exile de la vallée. Au-delà du lac Morat, loin d’Underlach, sur un mont