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due, lève les yeux au ciel, semble le consulter, et ne résiste que faiblement. Mais la lune a disparu sous l’horizon ; des ombres épaisses couvrent la nature ; et le long mugissement des vents retentit au loin dans la forêt, comme une voix plaintive appelant au secours de l’innocence.

— « Arrêtez ! s’écrie soudain Élodie ; de grâce, arrêtez ! Où me conduisez-vous ? » — « Au mont Sauvage ! à l’amour ! au bonheur ! » répond le Solitaire avec transport ; et plus rapidement encore il entraîne la jeune fille.

L’orpheline a retrouvé son courage : — « Non, répond-elle avec énergie, je ne dois suivre qu’un époux : ce ne serait qu’en sortant des autels que vous auriez le droit de disposer de moi. » « Il est des autels au désert, s’écrie le Solitaire avec l’exaltation la plus passionnée ; partout l’Éternel reçoit les sermens de l’homme ; partout s’allument les flambeaux d’amour et d’hy-