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que tes sacrifices, d’autres enchantemens que ta présence.

» Seuls au milieu de nos montagnes, loin des puissances humaines, entourés d’un nuage d’amour et de voluptés, nous passerons à travers la vie, invisibles et fortunés : nos jouissances inconnues n’éveilleront point l’envie. Hélas ! j’ai connu les grandeurs, et j’ai appris à les haïr ; j’ai possédé les richesses, et je les ai rejetées ; j’ai été chéri de la gloire, et je l’ai maudite. Ô vierge pure ! en notre vallon de misères, aimer est le seul bien suprême. Auréole du cœur ici-bas, oui l’amour est un rayon échappé des félicités célestes, un aperçu des délices de l’autre vie : réponds, Élodie ! réponds ! veux-tu lui confier ta destinée ? »

En prononçant ces derniers mots, le chasseur de la montagne avait saisi la main de l’orpheline, et l’emmenait hors du bocage. La vierge, attendrie, éper-